Planter des œillets dans le jardin
On le revoit dans nos jardins et chez le fleuriste.
Pourquoi ce regain d’intérêt?
Parce qu’en jardinage, la mode est à la facilité et à la réussite. Avec les œillets, les deux sont garanties ! Et les petits nouveaux de la série Sensation, tout juste éclos en 2004, offrent encore plus de fleurs, de mai à octobre. Parfums poivrés, ponctués de clou de girofle ont une bonne odeur d’enfance! Ces derniers-nés appartiennent à la famille des œillets de fleuristes possédant les plus grosses fleurs : ‘Flavia’ en rose pâle, ‘Raspberry Surprise’ en rose fuchsia et ‘Octavia’ en rose clair à cœur pourpré. Une aubaine pour les citadins car ces variétés se plaisent bien en pot et leur feuillage bleuté et persistant reste décoratif en toute saison.
Ce sont aussi des fleurs idéales pour les bouquets. Pourvu que vous les cueilliez en boutons à peine ouverts, les œillets ne durent pas moins de dix jours en vase. Et, comme ces nouvelles variétés ont des tiges plus longues que les anciennes, elles facilitent la création florale !
Le plus connu est l’œillet mignardise (Dianthus plu-marius et hybrides). Ne dépassant guère 30 cm de haut, même en fleurs, il forme des touffes très denses aux fleurs groupées par deux, trois ou cinq. Simples ou doubles selon les variétés, avec des pétales ondulés, ils ne sont malheureusement pas tous parfumés. Mais quand ils le sont, ils le font savoir : rien qu’en passant le long de la bordure, on a la narine qui frémit. Parmi les plus parfumés, citons ‘Doris’ rose clair saumoné à cœur pourpre.
Fleur de soleil, la plupart des œillets supportent bien la sécheresse estivale. Attention, ils apprécient toutefois une bonne alimentation. Il est prolixe et tant de fleurs ne peuvent se produire qu’en sol fertile. N’hésitez pas à l’enrichir à la plantation, au printemps ou en automne : mélangez à la terre extraite autant de compost. Si vos hivers sont très pluvieux, plantez de préférence au printemps.
Comme pour les rosiers, si vous voulez des fleurs constamment renouvelées, il vous faudra faire l’effort, l’été venu, d’éliminer régulièrement les pétales fanés. Cette attention vous promet trois fois plus de fleurs encore. Autre impératif : un sol sec en hiver. Avec un terrain détrempé, les œillets mignardises, par exemple, ne survivent guère au-delà de deux ans, alors qu’en terrain sec, ils promettent cinq à six ans de floraison d’affilée.
Généralement, on considère qu’il est préférable, terre humide ou pas, de les renouveler tous les trois ou quatre ans par bouture (voir encadré). Ne vous désespérez pas si votre terre est lourde, humide et que vous manquez un peu de soleil.
L’œillet superbe (Dianthus superbus), le bien nommé, est pour vous : il adore ces situations fraîches et légèrement ombragées. Son parfum n’a rien à envier aux autres membres de la famille et ses fleurs frangées mauves à cœur blanc sont belles et originales. Soyons clair, les œillets ont tant besoin de soleil qu’ils n’apprécient guère la compagnie d’autres plantes qui viendraient leur faire de l’ombre.
Ce ne sont pas de grands adeptes des mixed-borders à l’anglaise. Ou alors en bordure : leur taille modeste et leurs silhouettes en coussin y sont particulièrement adaptées. C’est, d’ailleurs, bien là qu’ils font le plus d’effet pour les variétés aux touffes les plus denses, comme les œillets mignardises ou à delta. Ils se plaisent également au pied d’arbustes à la base dégagée, naturellement ou par vos soins, des rosiers par exemple.
La délicatesse des œillets des sables mérite une mise en valeur plus minérale dans une rocaille ou pour habiller le haut d’un muret. Il fera aussi merveille dans une auge de pierre en compagnie d’autres plantes de rocaille.